Maladie et possessions

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On nous écrit : « De retour d’une visite médicale, où il était aussi question de thyroïde, voici le commentaire du médecin au sujet de cette maladie (et d’autres n’ayant également aucune origine mentale ou nerveuse) : “Il n’y a pas fort longtemps, les gens estimaient que ces malades étaient possédées du démon.” » !
Nous n’allons pas débattre de ce que « les gens estimaient ». Il est vrai que bien des fausses idées ont été répandues à ce sujet, comme à propos d’autres. Et les Eglises n’ont pas toujours su s’en tenir à ce que Dieu révélait dans l’Ecriture sainte. Cela a parfois débouché sur de terribles tragédies comme les buchers pour les « sorciers » et « sorcières ».

***

Mais revenons aux possessions de la Bible, car nos esprits « éclairés » ont vite fait de dire que les gens de l’époque, n’ayant pas les connaissances médicales nécessaires, les expliquaient par la possession par les démons. C’est passer un peu vite sur les récits bibliques, voire les ignorer.
Certes, la possession par les démons pouvait se manifester par des maladies ou infirmités (mutisme, surdité, accès de morbidité rappelant l’épilepsie). Mais tous les sourds-muets n’étaient pas considérés comme possédés par les démons. Ce constat était fait dans les cas où le ou les démons avaient une personnalité différente du pauvre possédé :

— Les démons parlent (Mc 1.23-24 ; 5.7-9)

— Les démons ont une connaissance étonnante de la personne du Christ que les gens de l’époque n’avaient pas (Mc 1.24),

— Affolés par l’autorité de Jésus, les démons sortent du possédé et se manifestent à l’extérieur de lui (Mt 8.31-32).

Si les maladies, de façon générale, sont la conséquence de l’état pécheur et mortel de l’humanité, aucune personne sensée, si ce n’est les superstitieux, ne va les attribuer à un démon. Sans doute Satan essaye-t-il de nous faire douter de la grâce et de la bonté de Dieu et de nous plonger ainsi dans la déprime et des états maladifs, mais les cas de possession sont rares. Il n’en demeure pas moins qu’il arrive à des missionnaires d’être confrontés à des personnes possédées par un démon. Je n’oublierai jamais le récit de l’un d’eux qui travaillait au Brésil. La personnalité du démon était clairement différente de celle de la possédée. Mais la prière instante de deux missionnaires, une véritable lutte pour la libération de la personne possédée, a eu raison du démon, comme Jésus l’avait déjà promis près de 2000 ans auparavant (Mc 9.29).
Je suis conscient, en écrivant ces lignes, que beaucoup vont être sceptiques pour n’avoir jamais été confrontés à une telle situation. Il n’en demeure pas moins que cela existe. Cela ne doit pas nous faire peur. Christ a triomphé des puissances des ténèbres.

 « C’est pour détruire les œuvres du diable que le Fils de Dieu est apparu. (1 Jn 3.8). »

« Il a dépouillé les dominations et les autorités et les a données publiquement en spectacle en triomphant d’elles par la croix. » (Col 3.5).

Ceux qui placent leur foi en lui sont à l’abri des démons.

JTH

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REGENERATION

Baptistère, Llanlaf, Pays de Galles

En tapant régénération sur Google, je trouve la régénération biologique, écologique et forestière (www.fr.wikipedia.org) et la définition suivante : reconstitution d’une partie détruite, changement en bien, renouvellement, renaissance. (www.mediadico.com).

Dans nos Bibles, nous trouvons ce mot sous la plume de l’apôtre Paul : « Dieu, notre Sauveur, nous a sauvés. Il ne l’a pas fait à cause des actes de justice que nous aurions faits, mais conformément à sa compassion, à travers le bain de la nouvelle naissance et le renouvellement du Saint-Esprit qu’il a déversé avec abondance sur nous par Jésus-Christ, notre Sauveur. » (Tt 3.4-6)

Vous ne trouvez pas le mot régénération ? Effectivement, les deux nouvelles versions de la Bible (NBS et Segond 21) l’ont remplacé par « nouvelle naissance ». Pourtant le mot « régénération » est toujours utilisé en biologie, écologie et sylviculture. Pourquoi serait-il moins compréhensible dans le langage religieux ?

Baptistère, Cathédrale Metz, 2ème s., ancienne baignoire des thermes romains

Les termes « régénération » et « nouvelle naissance » disent la même chose et traduisent le mot grec παλιγγενεσία (palingenesia) de Tite 3.5. De quoi s’agit-il ?

Nous savons que nous sommes nés spirituellement « morts » (Ep 2.1), sans rien de « bon » aux yeux de Dieu (Rm 7.18), car corrompus par le péché originel, héréditaire (Ps 51.7).

Cet état n’est pas anodin, puisqu’il nous plaçait sous la « colère » et la damnation de Dieu (Ep 2.3).

Mais il a eu « compassion » de nous et s’est lui-même occupé de nous tirer de notre impasse. Car c’était une impasse.

Baptistère, Pise, Italie, Extérieur

La régénération spirituelle est quelque chose d’infiniment plus colossal et impressionnant que la régénération biologique ou écologique. Là-bas, les énergies que Dieu a placées dans la nature permettent, avec le temps, aux végétaux maltraités de reprendre le dessus. Dans le domaine spirituel, c’est différent, car il ne s’agit pas de reconstituer une partie détruite, mais de ramener à la vie quelque chose de « mort ».

Baptistère, Pise, Intérieur

Or, un mort ne peut pas se ressusciter lui-même. Un mort spirituel ne peut pas nous plus se ressusciter spirituellement et se donner lui-même la foi. Cette « régénération » ou « nouvelle naissance » ne peut être opérée que par le Saint-Esprit.

Aussi Paul l’appelle-t-il aussi « le renouvellement du Saint-Esprit ».

Cela se fait, en règle générale, lors du baptême que Paul appelle « le bain de la régénération » ou « de la nouvelle naissance ». C’est là que le Saint-Esprit veut « renouveler » les pécheurs perdus, allumer en eux la foi en leur Sauveur Jésus-Christ et leur apporter le pardon et la réconciliation avec Dieu.

Sur le champ missionnaire, le Saint-Esprit amène des adultes à la foi dès avant leur baptême, comme l’eunuque d’Ethiopie. Mais alors ils s’empressent de demander, comme lui, « le bain de la régénération ». (Ac 8.26-40)

Baptistère, Eglise Ev. Luthérienne St-Pierre, Châtenay - Le Plessis
Des parents chrétiens tiendront à amener au baptême leurs nourrissons aussi tôt que possible, pour qu’ils y reçoivent « le pardon des péchés » (Ac 2.38), la vie et le salut (Mc 16.16 ; 1 P 3.21).

L’Eglise a souligné l’importance du baptême par la magnificence des baptistères et leur place bien en évidence pour nous rappeler que là nous avons été unis au Christ, mort et ressuscité pour nous (Rm 6.3-11).

Le mot du rédacteur

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«Le Fils de l’homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup. » (Mc 10.45)

Passage bien connu … et ô combien rassurant !

Cette croix qui surplombe au loin les Grandes Jorasses et le Pic du Midi illustre bien les bras étendus du Christ qui bénit le monde en lui apportant les fruits de son expiation.

Oui, il a payé pour nos péchés et a ainsi fait sauter les chaînes qui nous retenaient, il nous a ainsi libérés de la colère de Dieu et de la damnation.
Le Créateur de cette terre si belle et si grandiose, même de l’univers immense, au lieu de venir nous obliger à le servir comme des forçats coupables, est venu servir à notre place, payer aussi à notre place dans les souffrances de l’enfer.

Voilà pourquoi notre cœur est en fête à la pensée de Pâques, voilà pourquoi nous lui rendons un culte le dimanche, son jour, « le jour du Seigneur » (Ac 20.7), car Pâques révèle avec éclat que la rançon qu’il a payée pour nous a été acceptée comme suffisante par Dieu, que Jésus nous a vraiment libérés.
C’est pour cela que nous venons régulièrement lui rendre un culte dans nos églises ; c’est pour cela que nous les aménageons à sa gloire et les remplissons de symboles qui nourrissent notre méditation (p. 11-14) ; c’est pour cela que nous y entendons son Evangile et y recevons ses sacrements (p. 7-9) ; c’est là que nous venons chercher la force de vivre en enfants de Dieu (p. 8-9 et 15-19) ; et c’est encore pour cela que des hommes se font former au ministère pastoral (p. 4-6).

Le Fils de l’homme est venu pour nous rendre le plus grand et le plus capital des services qui soit. Servons-le à notre tour : aussi imparfait que soit notre service, il l’agrée et en couvre les imperfections de sa sainteté.

Et servons les autres en témoignant par notre comportement et nos paroles, aussi par notre engagement responsable dans son Eglise, de la foi et de la gratitude que nous lui portons !

Ce passage a été choisi comme mot d’ordre pour la nouvelle année 2012.
Durant cette année vous entendrez pas mal de bruit fait autour d’une prétendue fin du monde le 21 décembre 2012. Sans doute les campagnes électorales – présidentielle d’abord, législatives ensuite – étoufferont-elles quelque peu ces bruits. Ils ne se multiplieront que d’autant plus après juin.
Nous projetons d’y consacrer un numéro prochain.

En attendant, soyez rassurés pour traverser cette nouvelle année – et les autres que le Seigneur daignera nous accorder – en vous rappelant qu’il a fait le nécessaire – donné sa vie en rançon – pour que nous puissions nous savoir gardés dans la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence !

Une bonne et heureuse année sous son regard !

Le mot du Rédacteur

« Pendant un court moment, je t’avais abandonnée,
mais c’est avec une grande compassion que je t’accueillerai
» (Es 54.7)

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Par Esaïe, Dieu s’adresse au peuple d’Israël qui s’est détourné de lui. Il annonce le châtiment paternel (ce sera la destruction de Jérusalem et la déportation du peuple à Babylone).

Quand l’amour des parents les pousse à sévir envers leurs enfants, c’est toujours parce qu’ils ont leur bien, leur bonheur en vue.

Avec cette punition, Dieu voulait préparer leur cœur à entendre ses paroles de promesses et de réconfort : l’annonce du Messie sauveur.

Nous aussi, nous avons parfois l’impression que Dieu nous a « abandonnés ». Quand Dieu nus sépare d’un être cher, quand il retire un ouvrier précieux du travail de sa vigne (p. 18-19).

Cet « abandon » n’est qu’une impression, qu’une illusion, même si ce que nous vivons à ce moment peut être pénible, voire à la limite du supportable. Même cet apparent abandon n’est alors qu’un témoignage de sa « grande compassion ».

Au cours du Temps de l’Avent (les quatre semaines avant Noël), puis lors des jours de Noël, nous fêtons avec éclat la commémoration de la naissance de notre Sauveur à Bethléhem. (p. 8)

Si nous pouvons vivre dans la certitude d’être « accueillis » par Dieu, c’est grâce à ce que Jésus est venu accomplir et subir sur terre à partir de sa conception dans la vierge Marie.

C’est lui qui nous donne l’assurance d’être « accueillis » par Dieu à bras ouverts, non pas seulement en amis, mais en « enfants, héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ » (Rm 8.17)

Quand nous fêtons Noël, la nativité de notre Sauveur, c’est notre salut que nous fêtons en même temps, notre « accueil » dans la famille de Dieu, « accueil » que nous devons exclusivement à la « grande compassion » de Dieu.

Cette « grande compassion » est chaque fois à l’œuvre dans nos vies quand il nous conduit d’une situation désespérée à la joie et à l’épanouissement (p. 4-7, 12 et 14-17).

Ne désespérons jamais de la compassion et de la fidélité de Dieu. Noël nous en est le garant, Vendredi-Saint et Pâques aussi.

Prenons à cœur les réflexions en pages 9-13, mais aussi 4-7, et prolongeons-les en en retirant de l’inspiration pour nos propres vies. Montrons que nous construisons nos vies « en nous appuyant sur sa grande compassion » (Dn 9.18).

Joyeux Noël en notre « Prince de la paix » et une nouvelle année bénie à la lumière de notre « Merveilleux Conseiller » ! (Es 9.5)

Amour…toujours?

C’est la question que pose une enquête publiée le 28 sept. 2011. Évidemment, ce n’est pas la seule question. L’enquête porte comme titre cette autre question, beaucoup plus globale : « A quoi ressemble le couple aujourd’hui ? ».
L’enquête comporte les rubriques suivantes :

  • 1.  Quel a été votre lieu ou environnement de rencontre ?
  • 2.  Qui a fait le premier pas ?
  • 3.  La différence d’âge dans les couples.
  • 4.  Les différences sociologiques.
  • 5.  Amour … toujours ?
  • 6.  L’infidélité : une cause de rupture ?
  • 7.  Quel est votre mode d’union ?
  • 8.  Le nombre d’enfants par couple.
  • 9.  Êtes-vous heureux en couple ?

Nous ne savons pas quelle est la valeur réelle de cette enquête. Nous ne nous focaliserons donc pas sur les taux, même si on ne peut pas nier qu’ils révèlent des tendances.
Nous nous intéresserons essentiellement au point 5 : « Amour … toujours ? » avec comme sous-titre :

« Peut-on être fidèle à une même personne toute sa vie ? »

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Nous n’allons pas répondre par oui ou par non. D’ailleurs, la question, telle qu’elle est formulée – « Peut-on ? » – ne permet qu’une seule réponse : « Oui, on peut, puisqu’il y en a qui y arrivent. » Mais il faut alors ajouter : « Oui, mais tout le monde n’y arrive pas. » Les deux tiers (66%) répondent par oui : les mariés sont un peu plus optimistes (68%), les pacsés un peu moins (61%). Mais quand on découvre ce qui se passe dans les différentes tranches d’âge, il n’y a pas de quoi être rassuré.
Si les mariés ou pacsés de moins de 25 ans sont encore confiants à 88%, plus les couples avancent en âge et plus ils sont sceptiques, voire pessimistes. Les couples de plus de 60 ans ne sont plus que 59% à croire à la fidélité.
Remarquons d’abord que la loi française demande toujours aux partenaires d’être fidèles dans le mariage. Il est vrai qu’on se demande ce que peut bien valoir cette exigence du mariage civil puisque la loi permet de toute façon qu’on rompe cet engagement à la demande.
Mais là n’est pas notre débat. Posons-nous plutôt la question de ce qu’attend Dieu de ses enfants, mais aussi de ce que Dieu apporte comme aide à ses enfants.
Que 12% des jeunes couples ne croient pas à la fidélité, cela peut aussi venir du fait que certains d’entre eux ne désirent pas non plus être fidèles. Par contre, que 88% y croient, c’est rassurant.

La tentation

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Mais voilà, il y a la tentation. Même parmi les 74% de personnes interrogées qui déclarent ne jamais avoir été infidèles, 16% d’entre eux avouent être souvent tentés de l’être. Évidemment, les autres (26 %) ont cédé à la tentation, et certains d’entre eux (10%) plus d’une fois.
La tentation … La tentation fait partie de notre vie. Dans tous les domaines : pour l’alimentation (a ! ces pâtisseries !), sur la route, face à la déclaration d’impôts …
Elle peut vouloir nous inciter à être infidèles au travail comme à l’Eglise. Les tentations sont partout, et dans notre monde actuel, elles sont particulièrement présentes pour tenter d’éroder et de briser la fidélité dans le couple.
Les couples qui tiennent, ce ne sont pas ceux qui n’ont pas connu de tentation, ce sont ceux qui ont résisté à la tentation, ou qui ont su se consolider après que l’un ou l’autre ait cédé à la tentation.
Ceci dit, les tentations qui menacent un couple ne sont pas nécessairement d’ordre sexuel. Un couple peut aussi péricliter parce que l’un des deux n’a pas su résister à l’attirance de la carrière ou d’un loisir, voire des jeux d’argent, de la boisson ou de la drogue (addiction), ou par l’attirance de mauvais amis.
Les tentations sont diverses et nombreuses. Le Seigneur le savait. Un septième des demandes de son Notre Père y est consacré ! « Ne nous soumets pas à la tentation ! » (Mt 6.13)
Il le savait d’autant mieux « qu’il a été tenté en tout point comme nous, mais sans commettre de péché » (Hé 4.15), preuve, s’il le fallait, qu’on ne commet pas encore de péché en étant tenté.

Dans l’histoire de la tentation par le diable, nous voyons comment Jésus a fait face et surmonté la tentation : en s’appuyant sur la Parole de Dieu. A chaque tentation il répond par : « Il est écrit : … » (Mt 4.4+7+10)
Cherchons aussi auprès de Dieu et de ses promesses de grâce la force de nous opposer et de surmonter les tentations.
Nous n’y parviendrons jamais aussi bien que Jésus. Peut-être qu’il nous faudra d’abord mener une lutte interne. Et même si nous ne cédons pas à la tentation dans les faits, par notre comportement, cela ne veut pas dire que nous n’ayons pas mis du temps pour nous défaire d’une idée attirante, que nous ne nous y soyons pas complu un certain temps en pensées, avant de « sortir victorieux » d’une attirance, d’une addiction ou de toute autre tentation (Martin Luther, Petit Catéchisme, 6ème Demande).
On peut aussi pécher en pensées.
Heureusement que Jésus nous fait d’abord prier : « Pardonne-nous nos offenses ! » (Mt 6.12), aussi là où nous avons des moments de faiblesse dans le domaine de la Demande suivante : « Ne nous soumets [ne nous expose] pas à la tentation ! »

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Les chrétiens de Corinthe vivaient dans une ville portuaire où ils n’étaient pas seulement exposés à l’immoralité ambiante (ce qui avait même donné le verbe « corinther » !), mais aussi à l’idolâtrie omniprésente. En fait, les deux se rejoignaient souvent.
L’idolâtrie a pris des formes différentes aujourd’hui, mais le culte de la personne, la poursuite du plaisir immédiat à n’importe quel prix, la recherche de la satisfaction personnelle sans égards pour les autres, n’est-ce pas aussi de l’idolâtrie – l’idolâtrie de soi-même –, et n’est-ce pas une des causes principales d’échec des couples ?

Pourtant, Paul écrit : « Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine. Dieu est fidèle, et il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter. » (1 Co 10.13)
Utilisons donc « les moyens d’en sortir » que Dieu met à notre disposition : méditer sa Parole, vivre de ses sacrements et prier.

Chaque couple épanoui est une défaite des tentations et une victoire de l’amour. Et chaque couple chrétien est un miracle de l’amour de Dieu et une défaite de Satan, du monde et de notre nature pécheresse innée.
Prions le Seigneur de nous habiter de son amour et d’imprégner nos relations de son Esprit !

Incarnation

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Comme souvent dans l’ Église, le mot incarnation vient du latin, langue avec laquelle l’ Église chrétienne a remplacé le grec au haut Moyen-âge.
Vous connaissez tous des mots commençant par « in » et qui désignent un mouvement entrant : introduire, inhaler, etc. Quant à « carn » (chair ou viande), vous le trouvez dans carnivore, ou incarner.
Justement, Jésus s’est incarné, le Fils de Dieu a pris nature humaine, il a assumé une nature humaine.
Celui que Jean appelle « la Parole a été fait chair » (Jn 1.14). La Bible « Segond 21 » le rend ainsi : « La Parole s’est faite homme. » Cela rappelle le terme allemand « Menschwerdung », le « devenir-homme », pour traduire incarnation.

Nous savons quand et où cela s’est produit : en Palestine, il y a près de 2000 ans. Jusqu’à un certain point nous savons aussi comment cela s’est produit : Jésus « a été conçu du Saint-Esprit et est né de la vierge Marie » (Symbole Apostolique). Nous le savons jusqu’à un certain point, car l’incarnation échappe à toute compréhension humaine.

Depuis ce miracle, les deux natures – la divine et l’humaine – sont indissolublement liées dans la personne du Christ bien qu’elles ne se mélangent pas. Jésus est maintenant toujours à la fois Dieu et homme. « En lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Col 2.9).

Nous célébrons ce miracle chaque année plus particulièrement avec la Fête de Noël. Là, nous nous remémorons les prophéties, comme celles de la naissance virginale : « La vierge sera enceinte, elle mettra au monde un fils et l’appellera Emmanuel » (Es 7.14), « ce qui signifie “Dieu avec nous” » (Mt 1.23). Un enfant qui est Dieu !

Là, nous fêtons l’intervention miraculeuse du Saint-Esprit, car Jésus n’est pas né de l’union sexuelle entre un homme et une femme.

L’ange expliqua à Joseph : « L’enfant qu’elle porte vient du Saint-Esprit » (Mt 1.20), ce que l’ange avait déjà indiqué à Marie elle-même : « Le Saint-Esprit viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. » (Lc 1.35)

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Esaïe avait déjà présenté le Messie sous ses deux natures: « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné, et la souveraineté reposera sur son épaule; on l’appellera merveilleux Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix » (Es. 9.5)

Jésus devait s’incarner par le Saint-Esprit en la vierge Marie pour ne pas naitre pécheur d’une relation entre deux êtres pécheurs (Jn 3.6). S’il n’avait pas été saint, toute son œuvre aurait été marquée du sceau de l’imperfection et du péché et n’aurait pas obtenu notre salut auprès de Dieu.

il est et agit maintenant toujours à la fois comme Dieu et homme, bien que ses deux natures participent chacune à ses actes selon leurs propriété respectives.
La personne de Jésus est une : elle ne se « découpe » pas en pièces détachées, l’une divine, l’autre humaine. Il est maintenant toujours et partout les deux à la fois. Quand il est « avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28.20), c’est le Christ incarné qui est avec nous.

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C’est la raison pour laquelle il peut être présent dans la Cène avec son vrai corps, celui qu’il a « donné pour nous » sur la croix, et son vrai sang, celui qu’il a « versé pour nous » sur la croix (Lc 22.19-20).

On ne peut pas dire : Peu importe que Jésus soit à la fois vrai Dieu et vrai homme, l’important c’est qu’il nous ait sauvés. Le problème, c’est que s’il n’était pas les deux à la fois depuis sa conception par le Saint-Esprit, nous ne serions pas sauvés.

Notre Sauveur devait être vrai homme, pour pouvoir se soumettre à la Loi et souffrir et mourir pour nous.
Il devait être en même temps vrai Dieu

 a)  pour que son accomplissement de la Loi ait valeur pour tous les hommes ;

 b)  pour que sa vie et sa mort soient une rançon suffisante pour notre rachat (rédemption) ;

 c)   pour que le péché, la mort et le diable soient vraiment vaincus.

Le corps et le sang du Christ dans la Cène

La Cène (Eglise d’autoroute, Baden-Baden)

« […]. Je vais au culte dans une Eglise qui n’est pas luthérienne. […], ils restent dans le vague quant à la présence du corps et du sang du Christ dans les éléments. […]. » (courrier transmis par un pasteur.)

La présence du corps et du sang du Christ dans la Cène ne s’explique pas rationnellement, scientifiquement. Ce n’est pas pour rien que l’apôtre Paul la range avec le Baptême dans la catégorie « mystères de Dieu » (1 Co 4.1).
Cela ne signifie pas qu’on n’en sait rien, mais on n’en sait que ce que le Christ nous en dit, lui qui l’a instituée (Mt 26.26-29 ; Mc 14.22-25 ; Lc 22.15-20 ; 1 Co 11.23-29).
Il dit quand même quelques vérités qui sont tout sauf vagues, même si elles dépassent notre faculté de compréhension. Ses mots disent ce qu’ils disent, même si nous ne comprenons pas comment cela se peut.

1

Il dit d’abord d’utiliser comme éléments du pain et du vin. « Il prit du pain […], le donna aux disciples en disant : Prenez, mangez ! […] Il prit ensuite une coupe, puis il la leur donna en disant : Buvez-en tous […] de ce fruit de la vigne. » (Mt 26.26-29)
Il y en a qui aimeraient voir dans « ce fruit de la vigne » autre chose que du vin. Il faut quand même se rappeler que cela se passe en avril, des mois après les vendanges, et qu’à l’époque, à moins de faire bouillir le jus à la sortie du pressoir, on ne pouvait conserver « le fruit de la vigne » que sous forme de vin ou de vinaigre.
La « Mischna », texte faisant autorité dans les écoles rabbiniques, indique que lors de la Pâque juive, ce qu’on buvait, c’était du vin. On l’appelait « fruit de la vigne » depuis toujours.
Il est clair aussi que les éléments pain et vin n’ont pas été transformés en autre chose avant que les communiants ne les reçoivent : Paul indique que c’est toujours du pain et du vin qu’on « mange » et qu’on « boit » (1 Co 11.27).

2

Mais Jésus dit encore autre chose. En distribuant le pain, il dit : « Ceci est mon corps » et en donnant à boire le vin il dit : « Ceci est mon sang ! » (Mt 26.26-27 ; Mc 16.22+24).
Là aussi, Jésus est très précis. Les textes sacrés utilisent le verbe être qui indique clairement qu’en recevant le pain et le vin de la Cène nous recevons son corps et son sang. Les paroles sont claires, même si cela nous dépasse.
On ne peut même pas faire valoir que notre Seigneur recourrait à une façon symbolique de parler, que ce ne serait pas vraiment son corps et son sang que nous y recevrions. On ne peut le dire, car il précise sans ambigüité :

 a) ce que nous recevons en même temps que le pain, c’est « mon corps qui est donné pour vous » (Lc 22.19 ; 1 Co 11.24) ; et

 b) ce que nous recevons en même temps que le vin, c’est « mon sang versé pour le pardon des péchés » (Mt 26.28 ; Mc 16.24 ; Lc 22.20).
A moins de soutenir que Jésus n’a pas donné son vrai corps sur la croix ni versé son vrai sang (et donc que toute la scène de la crucifixion était du bluff), il est impossible d’affirmer que Jésus ne nous donne pas son vrai corps et son vrai sang dans la Cène.
Incompréhensible ? D’accord. Les apôtres et évangélistes n’avaient pas pour mission de démontrer l’Evangile mais de l’annoncer, d’en être les « témoins » (Ac 1.8). Un témoin rapporte ce qu’il a vu ou entendu, même s’il ne peut pas l’expliquer.
Aussi, s’agissant du « corps » et du « sang » de notre Seigneur, parlons-nous de « manducation sacramentelle », d’une façon de manger et de boire propre à ce sacrement et distincte de la façon naturelle avec laquelle nous recevons les aliments et les boissons.

Cela demeure un « mystère », mais un mystère annoncé en des termes simples et clairs, un mystère surtout qui nous apporte réconfort et joie … « pour le pardon de nos péchés » (Mt 26.28), pour notre vie et notre salut.

La Cène (Utrecht, 1430)

Trinité

pater = Père ;   filius = Fils spts scts = Esprit Saint deus = Dieu

Depuis le dimanche après Pentecôte – et ce, jusqu’au dimanche avant le 1er Avent – nous nous trouvons dans le temps liturgique de la Trinité. Une bonne raison de parler de la Trinité.
Le mot n’existe pas dans la Bible, mais la vérité qu’il recouvre s’y trouve bien : un seul Dieu en trois Personnes.

Dieu nous indique clairement qu’« il n’y a qu’un seul Dieu » (1 Co 8.4).
Mais il nous révèle tout aussi clairement qu’il est un Dieu en trois Personnes. Jésus en parle dans l’ordre qu’il nous a donné de « baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » (Mt 28.19).

Il en avait déjà parlé avec plus de précision encore dans un précédent discours à ses disciples : « Quand sera venu le Défenseur que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de la vérité qui vient du Père, il rendra témoignage de moi. » (Jn 15.26 ; voir aussi 14.16)
Ici on se rend bien compte que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont des personnes différentes avec des relations étroites entre elles et agissant de concert.

Le Père est Dieu (Dt 32.6), le Fils est Dieu (1 Jn 5.20) et le Saint-Esprit est Dieu (1 Co 3.16), et pourtant « il n’y a qu’un seul Dieu ».
Ces deux affirmations sont clairement faites dans la Bible, mais, voilà, dans le détail, « les profondeurs de Dieu » (1 Co 2.10), ses « perfections invisibles » (Rm 1.20) nous seront toujours incompréhensibles, du moins tant que nous ne nous trouverons pas encore devant son trône.
C’est que nous ne pouvons raisonner qu’en fonction des lois (espace, temps, etc.) auxquelles le Créateur a soumis sa création … et les créatures que nous sommes. Le fonctionnement, les relations, les lois qui régissent l’au-delà, cela nous dépasse, c’est encore « impénétrable » pour nous (Rm 1.33).

Il est vrai que ce qui est bien plus important pour nous – même vital – c’est de savoir comment la Très Sainte Trinité a décidé de nous sauver. Quand je suis en train de me noyer, je ne me pose pas de questions sur l’identité du secouriste, j’agrippe sa main : découvrir les détails de sa personnalité, ça peut attendre.
Mais l’art chrétien n’a pas voulu attendre. Surtout à une époque où la plupart des gens ne savaient pas lire, les représentations picturales essayaient de remplacer le texte.

La Trinité a bien sûr posé problème, que ce soit dans des représentations telles que celle de droite (19° s., Allemagne) ou des représentations plus symboliques comme l’écu médiéval au haut de la page.
Jésus a été aussi vrai homme ; on peut donc le représenter comme tel.
Le Saint-Esprit est apparu « comme » une colombe (Mt 3.16), sans en être une : il faut se le rappeler quand on le représente symboliquement sous cette apparence.

Quant au Père, il n’a pas de corps humain. Là, les représentations sont complètement analogiques : un père, on sait ce que c’est ; on représente donc Dieu le Père comme un homme (souvent un vieillard barbu, sans doute pour souligner son éternité, alors que l’éternité est justement l’absence de vieillissement !), mais le Père n’est pas un humain qu’on pourrait voir. Comme le Saint-Esprit, il n’est qu’esprit.

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La représentations symbolique de la Trinité sous une forme visuelle abstraite remonte peut-être à Petrus Alfonsi (environ 1109). En tout cas l’écu de la Trinité apparaît dans un texte de Pierre de Poitiers (1208-1216). Il connaîtra son heure de gloire dans les manuscrits des 15ème et 16ème siècles en France et en Angleterre.
Le nom de cet écu le plus répandu au Moyen-Âge, fut « scutum fidei », « le bouclier de la foi » (Ep 6.16). Ce n’est qu’au 20ème siècle que ce nom a été le plus souvent remplacé par « bouclier », « armes », « emblème » « de la Trinité ».

Foi ou Trinité ? Les deux vont ensemble, ce que rappelle le début du « Symbole d’Athanase » (7ème siècle), une de nos confessions de foi : « Quiconque veut être sauvé, doit avant tout tenir la foi catholique (= universelle) : […] nous vénérons un Dieu dans la Trinité et la Trinité dans l’Unité, sans confondre les Personnes ni diviser la substance […]. »

Le mot du rédacteur

« Reviens à moi, ton Dieu. Pratique la bonté et respecte le droit.
Ne cesse jamais de compter sur moi, ton Dieu !
» (Os 12.7)


Est-ce là l’état de l’Eglise en Occident ?

Heureusement que, tel le berger qui va à la recherche de la brebis égarée (Mt 18.12), dans sa « bonté » sans bornes et son désir de nous voir tous sauvés (1 Tm 2.4) Dieu ne se lasse pas de nous rappeler à lui et de nous inviter à « compter » sur son pardon en Jésus-Christ.
C’est là le « droit » qu’il nous applique, un « droit » basé sur l’expiation que Jésus a fait de nos péchés. Et c’est selon ce « droit » qu’il nous invite à le suivre, dans une repentance et une foi de tous les jour.
C’est à la lumière de ce « droit » que nous voulons aussi lire ce numéro d’Amitiés Luthériennes.

Tout d’abord une explication : ce numéro ne contient pas encore le sujet des catastrophes naturelles annoncé à la suite du cataclysme en Haïti. Ce sera pour une autre fois.
D’ailleurs, cela reste d’actualité : depuis, nous avons eu – pour ne citer que quelques exemples – le volcan islandais Eyjafjöll, la marée noire BP sur les rivages des Etats-Unis, le « bombardement » de Sochaux-Montbéliard par la grêle, les coulées de boue en Alsace puis, là mortelles, dans la région de Draguignan et bien pires encore, en Chine et au Brésil. Cela n’arrête pas.
Ce numéro se consacre davantage à l’Eglise et à son rôle dans ce monde déchristianisé (« Gouvernement, seul responsable ? » et « Détérioration religieuse et “dé-baptisation” » en p. 7 ; « Questions éthiques » et « Démographie changeante de la chrétienté » en p. 12 et 18-19).
D’autres pages traitent davantage de l’orientation missionnaire de la
paroisse (« Notre vision pour l’Eglise Luthérienne », p. 4-5 ; « La dimension missionnaire de la paroisse », p. 13-17).

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Très intéressant sera certainement le témoignage personnel de François Lara, Monégasque athée qui est devenu pasteur luthérien en … Argentine (« Un vide en forme de Dieu », p. 8-10), exemple éminemment encourageant de la puissance de l’appel de Dieu par l’Evangile : cela vaut toujours la peine de témoigner de l’Evangile.
Enfin, la série « Concept Biblique » continue, cette fois-ci avec la « Trinité ».
Quant aux nouvelles, si elles sont présentes dans toutes les autres rubriques, citons ici encore celles de « l’Eglise en synode », p. 11, et le « Courrier des lecteurs » toujours intéressant et encourageant pour les bénévoles de notre association.

A ce sujet, la rédaction attend toujours, pour les « Nouvelles de L’Heure Luthérienne », des infos et une photo de chacune des deux équipes d’enregistrement des programmes radio, ainsi que du travail du Conseil d’Administration. « Wait and see ! » Cette fois-ci, nous n’avons rien vu venir …