Ciel, réjouis-toi ! Terre, crie d’allégresse ! Montagnes, éclatez en cris de joie ! En effet, l’Eternel console son peuple, il a compassion des plus humbles de ses membres. » (Es 49.13)
C’est avec ce mot d’ordre de décembre qu’un premier « mot du rédacteur» était parti pour impression, un mot plein de la joie de Noël ! Je l’ai retiré en raison de la terrible actualité des attentats. On est horrifié par la bestialité de ses auteurs, et encore, les bêtes ne tuent que pour survivre : pour manger ou pour se défendre. Nous sommes là en présence de l’humain dans toute sa noirceur. On a de la peine à imaginer que l’homme est capable de faire cela. Que se passe t-t-il dans leur tête et dans leur cœur ?
Quel est leur fonctionnement ? Jusqu’où Satan a-t-il réussi à dénaturé l’homme créé à l’image de Dieu ? On pense aux familles qui ont perdu un ou plusieurs proches. Quelle consolation peuvent-elles trouver ? – Auprès des hommes, que des consolations genre cataplasme sur une jambe de bois. Aucune consolation réelle.
Du point de vue humain, une vie s’est arrêtée, un enfant est perdu à tout jamais, un couple détruit pour toujours, des enfants qui ne reverront jamais leurs parents. Bien sûr, tout ce monde sera entouré par des proches et des professionnels pour les aider à surmonter ce choc, mais ce ne sera qu’un pis-aller. Heureux ceux qui savent qu’auprès de Dieu il existe un réel réconfort. Heureux ceux qui savent que leurs proches, victimes de ces assassins, vivaient dans la foi en leur Sauveur Jésus-Christ.
Leur douleur n’est pas moins réelle, comme celle de Jésus qui a pleuré lors de la mort de son ami Lazare, mais ils trouvent la consolation dans la venue et l’œuvre du Messie, dans la félicité éternelle dans laquelle la vie s’épanouit sans ombre. Aussi n’ai-je pas retiré ce mot d’ordre de cette réflexion. Les prophètes ont aussi vécu au milieu de guerres, de carnages, ils ont été persécutés, exilés, emprisonnés.
Ils étaient néanmoins portés par une certitude et une espérance source de réconfort et de joie : le Messie annoncé et son salut ! Ils n’ont pas cessé de diriger les regards du peuple vers la lumière qui pointait à l’horizon, le Messie Sauveur, celui dont nous allons de nouveau fêter la naissance, celui qui nous a unis à Dieu ici-bas comme pour l’éternité. En France, l’année a commencé par un carnage (voir « Amitiés Luthériennes » n° 87) ; elle se termine pire encore. Personne n’est à l’abri.
Cela devrait nous rappeler que le jour de notre passage dans l’audelà peut intervenir à n’importe quel moment, à l’improviste. Soyons donc prêts, mais rassurés, « car Dieu nous a destinés à la possession du salut par notre Seigneur JésusChrist » (1Th 5.9) Veillons à ce que nos lampes soient remplies de l’huile de l’Évangile pour alimenter la flamme de notre foi (Mt 25.1-13). Alors, le jour venu, nous serons invités, « au festin des noces de l’Agneau » ! (Ap 19.9)
Jean Thiébaut Haessig